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Wednesday, July 1, 2020

Olivier Le Nezet : « On a relégué la mer aux oubliettes » - Le Télégramme

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Président du comité régional des pêches de Bretagne, Olivier Le Nezet, se dit, certes « favorable à un ministère de la Mer », mais estime qu’« on a relégué la mer aux oubliettes »,

Pensez-vous qu’un ministère de la Mer sera recréé ?

Je suis bien sûr favorable à un ministère de la Mer, mais avec tout ce que l’on entend depuis des années, je ne sais pas s’il faut y croire ou pas. Un ministère de la Mer, c’est bien, mais qu’est-ce que l’on va mettre dedans ? Il faut une administration forte avec des moyens humains et financiers. Il faudra aussi quelqu’un à la barre avec une réelle stratégie de ce que sera la France maritime de demain.

Qu’attendez-vous de ce ministère s’il voyait le jour ?

Il faut un ministère de la Mer qui regroupe tous les secteurs d’activité en lien avec la mer (la pêche, le transport maritime…). Il faut éviter que ces secteurs soient, comme c’est le cas à présent, répartis dans différents ministères.

On ne peut pas être la deuxième puissance en termes de superficie maritime du monde et ne pas avoir un ministère de la Mer. Il y a des pays bien plus petits que le nôtre et qui en ont un. Ce n’est pas normal. Aujourd’hui, en France, on a relégué la mer aux oubliettes.

Qui verriez-vous bien nommé ministre de la Mer ? Un Breton ?

Pourquoi un Breton ? Cela n’a pas de sens. Ce qui est important, c’est qu’il soit passionné, qu’il ait envie de faire les choses. Qu’il soit Marseillais, Bourguignon, on s’en fiche. En revanche, il faut des gens compétents, non pas pour faire de la politique mais pour développer économiquement la France. Derrière, il faut prendre en compte à la fois le volet social, ainsi que notre environnement marin en nous protégeant de la pollution terrestre. 98 % des pollutions viennent en effet de la terre.

Il faut un vrai ministre qui ne fasse que ça. Un ministre de la Mer, c’est le commandant d’un gros navire qui a une main de fer dans un gant de velours. Je crains cependant que le choix soit avant tout politique et ce, au détriment de l’économie.

Quel ministre ou secrétaire d’État à la Mer vous a-t-il marqué depuis Louis Le Pensec, en 1981 ?

Je suis très respectueux du « Grand Louis » car c’était quelqu’un qui était très passionné. Sa qualité première n’était pas sa connaissance maritime, mais sa passion pour la mer et surtout, il respectait les gens de mer : les marins, les pêcheurs… Il y a eu aussi Alain Vidaliès (1), une force tranquille qui a fait du bon travail. Il parlait peu mais il faisait.

Comme ministre de la Mer, il faudrait qu’ils arrêtent de nous mettre des vieux. On ne veut pas, non plus, voir des personnes comme Catherine Chabaud (2) et toute la smala. Il faut arrêter de penser que la mer est source de loisir et de tourisme. La mer est une surface économique.

1. Secrétaire d’État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, d’août 2014 à mai 2017.2. Cofondatrice de la Fondation de la mer, elle a été déléguée à la mer et au littoral au sein du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, de février 2016 à novembre 2017.



July 01, 2020 at 11:41AM
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