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La nouvelle ministre de la Mer, Annick Girardin, déjeune ce mardi, à Lorient, avec les représentants de la filière halieutique bretonne. Président de Breizhmer et du comité régional des pêches, Olivier Le Nézet lui a mitonné un copieux menu avec, entre autres, le Brexit, les énergies renouvelables, les Tac et quotas, et la recapitalisation du mareyage.
Vous avez obtenu satisfaction avec la nomination d’un ministre de la Mer mais certaines compétences dont l’aquaculture et la conchyliculture et une partie des administrations lui échappent… Qu’en pensez-vous ?Au sujet de la conchyliculture, il faut demander aux professionnels. D’ailleurs, ils ne sont pas tous d’accord, selon qu’ils sont du nord ou du sud de la région. Concernant l’aquaculture qui fait partie de mes attributions, ça aurait été plus intelligent de la confier à Annick Girardin. Mais ce qui est important - et j’ai œuvré en ce sens -, c’est qu’il y ait un ministre de la Mer qui n’est pas, je le rappelle, que le ministre de la Pêche.
Il n’y en avait pas eu depuis Louis Le Pensec. C’est donc un test à 20 mois de la présidentielle. Selon ses résultats, le ministère pourra être conforté par le prochain président de la République.
Annick Girardin aura des compétences partagées avec d’autres ministères. Mais, cette fois, les ministres de l’Écologie, de l’Agriculture, des Affaires étrangères - bien connu en Bretagne - et des Transports devront collaborer avec un ministre de la Mer qui pèse bien davantage qu’un secrétariat d’État.
C’est le premier déplacement d’Annick Girardin dans un port breton. Quels dossiers allez-vous lui demander de traiter en priorité ?Nous lui présenterons cinq grands dossiers qui portent évidemment sur le Brexit et les îles anglo-normandes dont les pêcheurs veulent nous évincer. Nous lui demanderons d’intervenir sur l’article 13 des Tac et Quotas et sur l’attaque en règle des Irlandais qui, en imposant le chalut « décollé », nous empêchent de pêcher en mer Celtique. La question des chaluts et du décès des cétacés dans le Golfe de Gascogne sera aussi au programme des discussions. Nous souhaiterions, par ailleurs, que l’on revoie la planification spatiale des énergies éoliennes en mer pour davantage de concertation avec les différents usagers. La recapitalisation des entreprises de mareyage en difficulté nous semble essentielle aussi en cette période de Covid. Tout comme la régulation du marché. On importe toujours trop de poissons étrangers alors que les navires hauturiers ne parviennent pas à vendre leurs captures. On le voit actuellement avec la lotte, espèce phare en Bretagne. Il n’y a pas de débouchés.
Je devrais aussi évoquer avec la ministre une des 150 propositions de la Convention citoyenne pour le climat qui suggère de réduire de moitié la pêche de poissons sauvage au profit du poisson d’élevage. C’est de la connerie !
Les discussions sur le Brexit sont en cours. Pensez-vous que la ministre pèsera suffisamment lourd dans les débats pour que la pêche française ne soit pas sacrifiée dans les arbitrages ?Il va être nécessaire pour elle de s’entourer de gens COMPÉTENTS avec l’envie d’avoir envie. Des fonctionnaires qui viennent sur le terrain et qui soient présents au niveau communautaire. Il faut une véritable task force européenne pour défendre les intérêts de la France. Et pas deux pelés et trois tondus. La France est la première ou la deuxième puissance maritime mondiale, il faut que ça se traduise en moyens humains. Quand on pense que la Bavière dispose d’un immeuble à Bruxelles et que la représentation française n’a que de faibles effectifs. Le développement de la France se fera par la mer.
July 28, 2020 at 11:00AM
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Olivier Le Nézet : « On attend beaucoup de la ministre de la Mer » - Le Télégramme
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