Les 36es manœuvres militaires Han Kuang des forces taïwanaises vont se dérouler à partir de lundi dans un climat extrêmement tendu. Ces exercices sont devenus annuels à partir de 2011, alors qu'ils avaient lieu précédemment tous les deux à cinq ans. Cette accélération a coïncidé avec l'arrivée au pouvoir en 2012 de Xi Jinping. Selon la ligne officielle du Parti qu'il a imposée, la réunification se fera, à tout prix, si nécessaire par la force, le plus tôt étant le mieux.
Depuis que la cheffe du Parti démocrate progressiste, Tsai Ing-wen est arrivée au pouvoir à Taipei en 2016, le langage de Pékin s'est davantage durci tandis que les manœuvres militaires taïwanaises sont devenues de plus en plus robustes. Jeudi, l'artillerie de marine et l'aviation défendront le littoral de Taichung, deuxième ville du pays, à 200 kilomètres à vol d'oiseau des côtes chinoises comme si l'Armée populaire de libération débarquait sur ses plages. La présidente taïwanaise assistera à ces manœuvres qui s'exercent à munitions réelles.
La rivalité sino-américaine "s'est mondialisée"
Il se trouve que depuis le 4 juillet les porte-avions nucléaires américains, USS Reagan et USS Nimitz, deux fleurons de la VIIe flotte de l'US Navy, sont entrés dans les eaux de la mer de Chine méridionale. Deux groupes aéronavals en même temps, c'est une première depuis 2014. "L'objectif est d'envoyer un signal sans ambiguïtés à nos alliés et partenaires que nous sommes déterminés à contribuer à la sécurité et à la stabilité régionale", a prévenu l'amiral Wicoff, commandant du Nimitz. En cause, une activité maritime chinoise renforcée autour de l'archipel des îles Paracel, contrôlées par Pékin qui les a militarisées, mais revendiquées également par le Vietnam et… Taïwan.
Pour Donald Trump, cette posture martiale face à la Chine, qui s'est désinhibée comme jamais depuis la crise pandémique, vise aussi à montrer à ses électeurs, à quatre mois de la présidentielle, qu'il est sensible au sort de la démocratie à Hongkong mais aussi à Taïwan. Pour le parti démocrate à Taipei, le vote le mois dernier par la commission des forces armées du Sénat américain d'une augmentation de 7 milliards de dollars du programme de dissuasion militaire dans la zone Pacifique est un signal de réassurance. "La Chine est devenue le sujet stratégique principal", confirme un responsable français au cœur du dossier, "la rivalité sino-américaine s'est mondialisée".
July 12, 2020 at 11:00PM
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La mer de Chine va-t-elle servir de décor à la présidentielle américaine? - Le Journal du dimanche
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