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Sunday, September 6, 2020

Annick Girardin, ministre de la Mer : "Le flotteur gauche du gouvernement ne s'est pas dégonflé" - Le Journal du dimanche

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Venue du Parti radical, ex-membre du gouvernement de Manuel Valls, Annick Girardin assure qu'"aucun courant ne reste silencieux au sein de la majorité" et que "le flotteur gauche du gouvernement ne s'est pas dégonflé". Refusant de s'intéresser aux polémiques, la ministre de la Mer dit être "au travail", sans chercher "à faire la une des journaux chaque semaine", au sein d'un gouvernement dépassant le clivage partisan. "Je n'ai pas le temps pour les petites phrases qui font le miel des commentateurs politiques", assure-t-elle. 

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Au gouvernement, on entend beaucoup les grandes figures venues de la droite. Moins celles du "flotteur gauche" que vous vouliez construire…
Le flotteur gauche du gouvernement ne s'est certainement pas dégonflé! Avec mes collègues, nous avons mis le cap sur l'écologie et la solidarité. Je continuerai de défendre mes idées dans un gouvernement qui dépasse le clivage droite-gauche. Aucun courant ne reste silencieux au sein de la majorité. Nombreux sont ceux qui comme moi ne cherchent pas à ' faire le buzz' et à faire la une des journaux chaque semaine. Nous sommes au travail, nous mettons en oeuvre le projet du Président et nous déclinons la politique du Premier ministre pour notre pays. En tant que ministre de la Mer, je défends les intérêts maritimes de la France. Dans le plan de relance, il y a 650 millions pour le milieu maritime, sur la formation, sur le maintien des emplois en France, sur le verdissement des ports et du transport maritime. L'environnement, c'est le défi du siècle, et les questions maritimes sont au centre de ce défi : la réduction des plastiques en mer, l'interdiction des bateaux poubelles, la pêche sélective. Les Français, dans leur grande majorité, se fichent bien des histoires de ministre de gauche ou de droite. Ils veulent des résultats, point barre.

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Quand Christian Estrosi plaide pour une alliance entre la droite et Emmanuel Macron pour la présidentielle, êtes-vous d'accord?
Il faudrait plutôt poser la question à la droite! A Xavier Bertrand, à Valérie Pécresse ou à François Baroin. La droite se fracture, pas nous. Au gouvernement, nous ­devons gérer une crise d'ampleur inégalée. Avec 650 millions d'euros réservés au domaine maritime dans le plan de relance, c'est ce que je m'emploie à faire dans mon ministère. Je n'ai pas le temps pour les petites phrases qui font le miel des commentateurs politiques. Depuis la création de son parti, Emmanuel Macron a su rassembler des gens de droite et de gauche. Tout le monde est le bienvenu, y compris Christian Estrosi, avec qui j'ai apprécié travailler lorsqu'il était ministre de l'Outre-mer en 2007 et 2008.

Les régionales approchent. Lors des municipales, il n'y a eu que des alliances de la majorité avec la droite. Souhaitez-vous un rééquilibrage?
Je suis ministre et je me consacre à ma tâche. Mon parti, le Parti radical, réfléchira à ses alliances quand la question se posera.

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Des réponses sécuritaires sont nécessaires, mais elles n'effacent pas la question sociale

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Vendredi, Emmanuel Macron a évoqué le risque d'un "séparatisme" de certains groupuscules religieux. Le redoutez-vous?
Le Président a raison de tout faire pour éviter la fragmentation de la France. Je suis une radicale, comme Gambetta, je sais ce que l'unité de la République veut dire pour la nation. Il ne s'agit pas de faire de l'angélisme ou de nier la réalité. Il y a des situations inacceptables en France. Il est encore possible, dans certaines villes, de se procurer des armes de guerre. Bien entendu, des réponses sécuritaires sont nécessaires, mais elles n'effacent pas la question sociale. Elles sont liées, évidemment! La crise sanitaire nous a collectivement mis à l'épreuve. Elle nous a aussi rappelé à quel point la notion de solidarité est constitutive de notre nation. Et le gouvernement a agi en la matière! Je pense au plan 100% santé, qui permet l'accès de tous les Français à des soins dentaires, optiques et auditifs de qualité, pris en charge à 100%. Sur les questions structurelles, comme le chômage des jeunes, nous avons aussi pris le sujet à bras-le-corps : par la formation, par l'accompagnement à l'emploi, par la réduction des coûts. Lorsque l'on conduit l'action publique, il faut être humble et savoir s'adapter. Vous évoquez le fait que certains départements nous disent qu'ils manquent d'argent pour financer le revenu de solidarité active. Posons-nous la question : faut-il renationaliser son financement? Nous l'avons fait en Outre-mer. Nous l'avons proposé aux départements, ce qui a libéré de la capacité d'action de ces collectivités, et ils l'ont utilisé pour accompagner les plus démunis. Sur tous ces sujets sociaux, nous sommes présents, avec détermination.

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Etes-vous à l'aise avec le mot 'ensauvagement', employé par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin?
Drôle de société qui s'évertue à faire des polémiques sur un mot pendant des mois… Non, je ne suis pas très à l'aise avec ce mot, pris hors de tout contexte. Evitons de fracturer la société française, a fortiori dans la période actuelle. Je ne suis pas pour autant naïve, loin de là. La peur, l'angoisse et la violence montent chaque jour dans notre pays, et pour avoir été conseillère d'éducation populaire et de jeunesse pendant des années, je connais très bien les problèmes sociaux liés au vivre-ensemble. Je connais l'importance des acteurs de la cohésion sociale et de la sécurité, que ce soient les éducateurs, les gardiens de la paix ou les enseignants. Ils forment des maillons essentiels de la chaîne sociale. Il faut être tout à la fois sur les fronts de l'éducation, de l'emploi, de la sécurité et de la justice. Nous devons faire plus et plus vite, c'est aussi le but de ce plan de relance ambitieux. D'ailleurs, la lutte contre le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux 'à l'aveugle' a toujours fait partie de mes combats.

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Aucun pays n'a fait autant que la France pour protéger les emplois durant la crise sanitaire

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Le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, semble satisfait du plan de relance. Pour la CFDT et Laurent Berger, ce plan ne suffit pas. Ça vous étonne?
Si l'un ou l'autre avaient réagi différemment, ça m'aurait étonnée. Mais au-delà, ce qui compte c'est que ce plan de relance soit à la hauteur des défis économiques, sociaux et écologiques que nous devons relever. Comme ministre de la Mer, je m'engage avec ce plan à apporter un cadre durable à la politique maritime de la France. Ce plan projette notre pays dans le long terme, avec des aides pour la formation et l'accompagnement à l'emploi. Rappelons qu'aucun pays n'a fait autant que la France pour protéger les emplois durant la crise sanitaire. Faisons vivre ce plan, déployons-le, et surtout restons à l'écoute des acteurs socioprofessionnels, des élus locaux, des citoyens.

Vous arrive-t‑il de vous sentir esseulée au sein du gouvernement?
Jamais. Ce n'est pas dans ma nature. J'aime le collectif. J'aime travailler avec celles et ceux qui veulent faire bouger les choses et qui veulent, comme moi, construire un monde plus durable, plus juste et plus équitable.




September 06, 2020 at 04:45AM
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